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Conférence des Maires 2024 : retour sur les sujets phares qui ont rythmé cette matinée

Plus de 200 élus et partenaires ont répondu présent à l’invitation du SDE 24.

Le 9 octobre 2024 à Boulazac-Isle-Manoire, ce sont plus de 200 élus et partenaires, ainsi qu’une soixantaine de collaborateurs du SDE 24 qui ont participé à la 6éme Conférence des Maires de la Dordogne organisée par le Syndicat.

Après avoir remercié l’ensemble de l’assemblée, Philippe DUCENE – Président du SDE 24 a ouvert le discours en rappelant le rôle moteur des Syndicats d’énergie dans l’action écologique avec un objectif d’efficacité économique, d’acceptabilité sociale et de solidarité territoriale. Il a également souligné la volonté du Syndicat de s’inscrire dans « une transition juste, pas juste la transition » et dans la « recherche d’un modèle territoriale équitable pour être acceptable ».

Sur ces mots, le Président a informé les élus que le SDE 24 participerait à la démarche du Grand Périgueux pour la création d’un observatoire permettant de mesurer l’impact du changement climatique à tous les niveaux (emplois, formations, précarité énergétique…). L’objectif est d’accompagner les grandes transformations sociétales qui attendent le territoire et qui conditionnent la réussite des objectifs politiques 2050 en termes de neutralité carbone et de souveraineté énergétique.

Toujours en partenariat avec le Grand Périgueux, Philippe DUCENE a évoqué le projet en cours de la trame noire sur le parc d’éclairage public de l’agglomération (hors Périgueux), dont l’enjeu est de limiter la pollution lumineuse et ses effets sur la biodiversité. Le SDE 24 est entré en phase opérationnelle en identifiant sur le terrain les points lumineux conflictuels afin de proposer des solutions techniques adaptées au cas par cas (suppression du foyer, modification des horaires d’allumage, adaptation de l’éclairage…). Le SDE 24 mettra en place des moyens financiers pour aider la collectivité à adapter son parc, et proposera dans un second temps d’étendre ce dispositif sur d’autres communautés de communes qui le souhaitent.

La dernière annonce du Président a concerné le lancement du Schéma Directeur des Énergies de la Dordogne, avec un premier comité technique prévu le 16 octobre 2024 avec les différents partenaires (RTE, Enedis, GRT gaz, GRDF,…). Cette réunion va permettre d’actionner la première phase de diagnostic afin de collecter et d’analyser les données territoriales énergétiques en termes de consommation, production, distribution, importations, exportations et de définir les perspectives d’évolution des consommations énergétiques aux horizons 2035 et 2050.

La parole a ensuite été donné à Sébastien LAMONTAGNE – Préfet de la Dordogne qui a salué l’initiative du SDE 24 pour la réalisation de ce document de planification pour lequel l’État va participé à hauteur de 128 000 € dans le cadre du Fonds vert.

Il a ensuite poursuivi en relevant les progrès réalisés en Dordogne en termes de production d’énergies renouvelables, avec en 2023 une part de 22,5% dans la consommation finale. L’objectif 2030 étant d’atteindre un taux de 30% de production d’EnR dans l’énergie totale consommée sur le département. Dans ce cadre, il a fait état de l’avancement des zones d’accélération des EnR avec 193 communes engagées dans la démarche.

Il a terminé en informant les porteurs de projets d’agrivoltaïsme que la Chambre d’Agriculture était en train de produire un document-cadre à ce sujet permettant de déterminer le foncier compatible avec le développement photovoltaïque.

S’en est suivi l’intervention de Philippe ARNOUD – Délégué Régional Nouvelle-Aquitaine chez Orange sur le thème de la fin du réseau « cuivre » en 2030.

En effet, l’augmentation du trafic et des usages d’internet a abouti à équiper en fibre l’ensemble du territoire français et à prévoir un plan de fermeture du réseau ADSL. Le maintien de ces deux réseaux au-delà de 2030 n’étant pas envisageable pour des raisons opérationnelles, financières et environnementales. La bascule des utilisateurs vers une offre fibre se fera progressivement dans toute la France entre 2026 et 2030, avec un préavis obligatoire de 3 ans.

Pour tester cette phase de fermeture, Orange a présélectionné en Dordogne 32 communes, qui dès 2025 après validation de l’Arcep, expérimenteront en premier la démarche. Ce choix a été déterminé en fonction des zones qui présentaient le plus de défaillances au niveau de la qualité du service. En 2028, ce seront donc près de 20 000 logements concernés qui auront déjà basculés vers la fibre.

Dans cette transition technologique, les élus en lien avec l’opérateur seront des partenaires clés pour assurer un accompagnement de proximité, notamment auprès des administrés les plus fragiles, et ainsi faciliter la réalisation de ce programme de modernisation des réseaux télécoms.

Le deuxième thème de la conférence concernait l’agrivoltaïsme avec l’intervention de Jean-François LACOSTE – Directeur Stratégie & Développement à La Périgourdine.

En effet, la coopérative agricole La Périgourdine, la SEM 24 Périgord Énergies, le Crédit Agricole Charente-Périgord et Cerfrance se sont associés en 2023 pour développer un nouveau projet de territoire pour associer production agricole et production photovoltaïque.

L’objectif de Périgord Agrivoltaïsme est de construire des projets coopératifs et collectifs afin d’assurer un meilleur partage de la valeur ajoutée entre les exploitants agricoles, et ainsi pérenniser leur activité. La rémunération des agriculteurs serait alors calculée en fonction de leur production agricole, qu’ils aient mis ou non à disposition des hectares avec panneaux photovoltaïques.

Jean-François LACOSTE a également rappelé les derniers textes de loi qui visent à concilier les enjeux de souveraineté alimentaire et d’autonomie énergétique. De ce fait, les projets développés devront respecter plusieurs critères, c’est-à-dire ne pas diminuer les rendements de l’exploitation (la production agricole sur le site avec panneaux solaires doit être au moins 90 % de celle d’une zone témoin sans panneaux solaires) et ne pas dépasser une certaine surface de couverture solaire (limitée à 40% pour les projets de plus de 10 MW) pour garantir que l’agriculture reste l’activité principale du site.

Pour préparer ce projet, de nombreux échanges ont eu lieu avec les principaux acteurs locaux du territoire (Chambre d’Agriculture de la Dordogne, FD Cuma 24, Safer…) et plusieurs réunions par petits secteurs à proximité de postes sources ont permis d’identifier 4 zones propices au développement de projets agrivoltaïques (Bergerac, Grand Périgueux sud, Mareuil et Brantôme en Périgord) réunissant une cinquantaine de personnes intéressées. La prochaine étape consistera à rencontrer les communes concernées avec les Vice-Présidents du SDE 24 et la SEM 24 Périgord énergies.

Le troisième thème abordé a été celui des mini-champs photovoltaïques présenté Jean-Christophe RICARD – Directeur Technique à la SEM 24 Périgord Énergies en collaboration avec le lieutenant LOUBIGNAC du SDIS 24.

Jean-Christophe RICARD a présenté les différents enjeux pour le territoire de développer des mini-centrales au sol d’une surface
≤ 5 000 m2 et d’une puissance ≤ 250 kWc (basse tension).

Implantée sur du foncier non exploité (friches, zone artisanale, industrielle, terrain dégradé ou à faible potentiel agricole…), ces installations à taille humaine ont le mérite d’être mieux acceptées par les habitants et offrent la possibilité de consommer l’énergie verte produite localement. Pour les collectivités, ces projets permettent également d’être montés plus rapidement grâce des démarches administratives et des délais de raccordement plus courts.

Sur ce type de projets, la SEM 24 Périgord Énergies travaille en étroite relation avec le Service Départemental d’Incendie et Secours de la Dordogne (SDIS 24). Le Lieutenant LOUBIGNAC est alors venu expliquer aux élus les différentes préconisations et contraintes d’intervention à prendre en compte pour assurer la sécurité incendie du site et celle des agents du SDIS.

A ce jour, plusieurs projets sont en cours de développement mais compte tenu l’actualité politique la SEM 24 Périgord Énergies reste dans l’attente de la publication de nouveaux textes de loi concernant l’exploitation de ces mini-champs.

Le dernier thème à l’ordre du jour concernait la stratégie d’adaptation et de modernisation du réseau électrique français avec l’intervention de Marc BEAULIEU – Directeur des Affaires Publiques Nouvelle-Aquitaine chez RTE.

Marc BEAULIEU a alors exposé aux élus les principaux résultats de l’étude prospective « Futurs énergétiques 2050 » pour sortir des énergies fossiles et faire face à l’augmentation des usages de l’électricité. Il en ressort trois enjeux majeurs :

  • Agir sur les consommations d’énergie grâce à la sobriété et l’efficacité énergétique ;
  • Augmenter la part des énergies renouvelables dans le mix énergétique en mettant l’accent sur le solaire et l’éolien en mer ;
  • Relancer le nucléaire en prolongeant la durée de vie des réacteurs existants et en construisant de nouvelles centrales.

Pour assurer les raccordements et la circulation de l’électricité produite par les EnR, il est nécessaire de développer la capacité des réseaux électriques actuels. Elle implique la construction de nouveaux ouvrages de réseau (lignes et postes), et une optimisation de l’utilisation des lignes existantes. Cette adaptation du réseau de transport repose sur des principes économiques présentés dans le Schéma Décennal de Développement du Réseau de RTE (SDDR).

Les trois grandes priorités de ce schéma sont :

  1. Le raccordement des nouvelles installations de production et des nouveaux consommateurs d’électricité, en faveur notamment de la réindustrialisation via le développement de zones industrielles bas-carbone ;
  2. L’adaptation de la structure du réseau de grand transport à très haute tension, qui joue le rôle de « colonne vertébrale » du système électrique ;
  3. L’adaptation du réseau au changement climatique en menant un grand programme de renouvellement des infrastructures les plus sensibles.

Compte-tenu de sa position géographique, du réseau qui y est installé et de ses ambitions en termes d’accueil d’EnR en lien avec le Schéma régional de raccordement au réseau des énergies renouvelables (S3REnR), la région Nouvelle-Aquitaine est particulièrement concernée par ces trois priorités. Ce sont 5 milliards d’euros d’investissements (hors grands projets) qui sont prévus d’ici 2030, ce qui représente la quote-part la plus élevée de France.

En Dordogne, RTE a déjà réalisé depuis 3 ans 15 millions d’euros d’investissement sur le réseau et prévoit à terme 57 millions d’euros supplémentaires pour la création de nouveaux postes et la construction lignes aériennes et souterraines.